Lors du mois de mai 1944, la ville d’Épinal ainsi que la France sont sous l’occupation de l’armée allemande, afin de préparer leur débarquement, les alliés préparent le terrain en menant des opérations de bombardements de grande envergure ayant pour but de détruire des infrastructures utiles aux allemands, le 11 mai 1944 ils décident de bombarder le périmètre de la gare d’Épinal causant de terribles dommages, ils bombarderont de nouveau Epinal le 23 mai 1944.
Un travail de mémoire collaboratif
2024 sonne les 80 ans des bombardements d'Épinal, la Glucoserie en collaboration avec la ville
d'Épinal ont entreprit une campagne de recherche de témoins de cette époque ayant pour objectif de les enregistrer afin de pérpétuer la sauvegarde de la mémoire. Vous retrouverez sur cette page différents témoignages écrits ou oraux de cette époque, un podcast retraçant la journée du 11 mai 1944 ainsi que des photos prises au moment des bombardements.
Depuis 1940, la France est occupée par les Allemands. Les Américains, entrés en guerre après l’attaque de Pearl Harbour en décembre 1941, mettent au service des Alliés une formidable industrie.
Sur le front Est, l’avancée allemande en URSS, lancée en juin 1941, est stoppée à Stalingrad. Staline demande à ses alliés l’ouverture rapide d’un deuxième front à l’ouest, pour prendre l’Allemagne entre deux feux.
Les forces alliées débarquent au Maroc et en Algérie en novembre 1942, puis en Sicile en juillet 1943. Cependant, la campagne d’Italie est lente et un nouveau débarquement est nécessaire en Europe de l’Ouest. A la conférence de Téhéran, Churchill et Roosevelt décident de porter le plus gros de leurs forces sur la Normandie pour mai-juin 1944 afin d’ouvrir enfin le deuxième front tant demandé par Staline.
Dans le but de préparer cette opération d’envergure et limiter les productions de guerre au profit de l’Allemagne, les bombardements alliés s’intensifient sur le sol français.Les principales cibles sont : les ports, les usines travaillant pour l’armée allemande, les gares de triage et les nœuds routiers. La position stratégique d’Epinal, l’importance de son dépôt de matériel et le stationnement d’un grand nombre de locomotives dans sa gare en font une cible évidente.
Le 11 mai 1944, à partir de 15h40, les Spinaliens entendent le ronflement puissant des moteurs d’avions. Cependant, habitués à ces alertes (le 11 mai, il s’agit de la centième depuis le début de la guerre), la plupart des habitants ne rejoignent pas les abris. Une soixantaine de bombardiers « B-24 Liberator » de la 8ème US Air Force prennent pour cible le dépôt de chemin de fer et la gare de triage. .
Afin d’éviter les tirs de DCA en traversant le sol français, les bombardiers volent à plus de 5000 mètres d’altitude. Les bombes lâchées sont alors facilement déviées par les vents et se dispersent sur de larges étendues. 200 hectares sont en ruines. Dans de nombreux quartiers, la totalité des vitrages a été détruite.
Internés dans les casernes près de la gare, une cinquantaine de prisonniers issus de l’armée des Indes, combattant pour l’armée britannique, périssent lors de ces bombardements. Nombreux sont ceux qui profitent de l’occasion pour s’évader.
L’objectif stratégique n’est cependant pas atteint, malgré les dégâts sur les voies, la circulation ferroviaire est rétablie rapidement. Un deuxième bombardement survient le 23 mai 1944, à partir de 8h15.
Trente-cinq bombardiers « B-17 Flying fortress » de la 8ème US Air Force larguent plus de 250 bombes explosives sur la ville. La gare est intégralement détruite, tout comme l’église Notre Dame au Cierge, la prison, le cinéma Royal, les magasins réunis et quatre établissements scolaires. De nombreuses rues, comme la rue Notre Dame de Lorette ou le quai des Bons enfants, sont en feu.
Ces deux bombardements causent la mort de 216 civils spinaliens, font 604 blessés et 5 500 sinistrés. 553 immeubles sont complètement détruits et 972 partiellement.
Dans la presse locale d’époque L’Express de l’Est, acquise à la propagande allemande, on parle alors de « raid terroriste » et de la « folie sanguinaire des bouchers Churchill et Roosevelt ».
"On s'est réfugié dans un souterrain qui était dans un jardin, une fois à l'intérieur il y avait déjà plein de voisins assis sur des cageots."
- Nicole Hartmann
Revivez le 11 mai 1944
Le podcast
Avec l'aide de la ville d'Épinal nous avons pu enregistrer de nombreux témoignages de témoins ayant
vécu cette époque, nous avons croisés leurs récits afin de vous proposer ce podcast qui retracera la journée du 11 mai 1944 et les terribles bombardements qui ont eu lieu sur Épinal ce jour là.
"Je vous assure que le bruit des avions qui bombardaient, et bien 20 ans après la guerre, quand
j'entendais le bruit d'un avion dans le ciel j'avais peur. On se souvient encore parfaitement
du bruit."
- Jacques Duchêne
Sauvegarde de la mémoire
Les témoignages
Andrée Hullin
14 ans à l'époque
Jean-Pierre Lecuyer
4 ans à l'époque
Julien Rivière
10 ans à l'époque
Jean Boquillon
4 ans à l'époque
"Les alertes ont retendi, je voulais revenir chez moi, on m’a fait des signes pour rejoindre rapidement un abri dans les sous-sol de la mairie"
- Huguette Jacquot
La gare d'Épinal
Source : Jean Boquillon
Gare d'Épinal
Source : Archives municipales d'Épinal
Avenue Dutac
Source : Archives municipales d'Épinal
Rue Boulay de la Meurthe
Source : Archives municipales d'Épinal
Église Notre-Dame-au-Cierge
Source : Archives municipales d'Épinal
Vue d'Épinal
Source : Jean Boquillon
Défense passive
Source : Jacques Grasser
Pont Sadi Carnot
Source : Roubinet A
Place des 4 nations
Source : Roubinet A
"Tout était en feu, on entendait par tout autour de nous la ville entière qui crépitait"
- Julien Rivière
Participez vous aussi !
Vous pouvez vous aussi nous aider à enrichir les témoignages de cette époque, si vous avez des souvenirs, des anecdotes concernant l'année 1944, ou si vous possèdez des photos et que vous souhaitez les partager, vous pouvez nous contacter au 03 56 32 11 12 ou à l'adresse mail laglucoserie@pays-epinal.fr ou nous rendre visite à la Glucoserie au 48 bis rue Saint-Michel à Épinal